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78 – Le phénomène bureaucratique (Crozier, 1964)

Reference:

Crozier, Michel
Le phénomène bureaucratique
Éditions d’organisation, 1964

Michel Crozier est un sociologue français, né le 6 novembre 1922 à Sainte-Menehould(Marne). Il est le principal concepteur de l’analyse stratégique en sociologie des organisations. Depuis 1999, il est membre de l’Académie des sciences morales et politiques (Elu au fauteuil de François Lhermitte).

Topic: Analyse des organisations bureaucratiques, modélisation et telations avec le système social et culturel français.

Summary and citations:

III
• Ouviers de production ? ouviers d’entretien ? chefs d’atelier

VI – Relations de pouvoir et situations d’incertitude
Le problème du pouvoir :
• « Du gouvernement des hommes à l’administration des choses » (théorie rationaliste, taylorienne et théorie marxiste)
• 1930-1950 ; « relations humaines » (paternalistes européens et néocapitalistes) mais échec
• Le courant « interactionniste » (Mayo, Roethlisberger et al.)
• Le courant « lewinien » (MIT, Lewin, « Survey research center » ; « ils voulaient démontrer, au moins au début, qu’il existait une relation constante et univoque entre la satisfaction individuelle, la productivité et un style de leadership permissif » p199)
• « Mais un être humain ne dispose pas seulement d’une main et d’un coeur, il est aussi une tête, un projet, une liberté. »
• « Si à tous les échelons d’une organisation et dans le fonctinonnement même de l’ensemble, il ne pouvait y avoir qu’une seule meilleure soluttion, one best way, le comportement de chaque membre de l’organisation deviendrait entièrement prévisible. » p211
• « on constate… une forte tendance d’inspiration rationaliste à éliminer toute relation de pouvoir ; …. mais, d’autre part, … nouvelles relations de pouvoir…. ne pouvait être prévu(e) facilement… »p212
• Subordonnés veulent accroître la partie laissée à son arbitrage ? pouvoir de négociation (pe réserve de pièces) p216
• Pouvoir de l’expert vs Pouvoir hiérarchique fonctionnel. Structure formelle vs informelle
• L’évolution des systèmes de pouvoir : la technocratie et ses limites dans l’actualité
• « D’autres forces sont à l’oeuvre qui imposent un minimum de consensus : … 1) le fait que les différents groupes soient condamnés à vivre ensemble ; 2) le fait que le maintien des privilèges d’un groupe dépende dans un large mesure de l’existence des provolèges des autres groupes ; 3) la reconnaissance par tous les groupes qu’un minimum d’efficacité est indispensable, et 4) enfin la stabilité même des relations entre groupes » p224
VII – Le système d’organisation bureaucratique
• « … cette évolution, que Weber avait crue inexorable, dépend, en partie au moins, de la capacité même de l’homme à dominer et à briser les cercles vicieux bureaucratiques. » p273
• « (Gouldner) a su montrer en effet d’une part que la punition fonctionne dans les deux sens… et d’autre part que l’existence de règles dont l’application peut être suspendue constitue un terrain de négociation excellent et un instrument de pouvoir pour les deux parties ». p241
• « une organisation bureaucratique serait une organisation qui n’arrive pas à se corriger en fonction de ses erreurs ». p247 » et dont les dysfonctions sont devenues un des éléments essentiels de l’équilibre. »p257 « mais c’est aussi un système trop rigide pour s’adapter sans crise aux transformations que l’évolution accélérée des sociétés industrielles rend de plus en plus fréquemment impératives. » p261
• « Quatre traits essentiels permettent… de rendre compte de la rigidité des routines que nos avons observées : 1) l’etendue du développement des règles impersonnelles, 2) la centralisation des décisions ; 3) l’isolement de cahque strate ou catégorie hiérarchique et l’accroissement concomitant de la pression du groupe sur l’individu ; 4) le développement de relations de pouvoir parallèles autour des zones d’incertitude qui subsistent. » p248

Personnal comments, interesting issues and findings:

• Je pense au courant « lewinien » : est-ce que dans les entreprises considérées « Best place to work » on cherche à appliquer le modèle lewinien ? p.e. Google exerce un leadership permissif aux travailleurs (collaborateurs) en considérant que la satisfaction personnelle améliore la créativité et la productivité.
• Crozier défini le Monopole comme « un équilibre quasi stationnaire » p227. Son analyse de l’équilibre des forces fait penser à l’equilibre des forces à la Guerre Froide (qui avait lieu, en fait, lors de la publication du livre). Aussi : « En fait on a tendance à échapper à la pression de la réalité aux deux extrêmes, quand il est trop difficile d’y faire face ou quand c’est devenu trop facile. » p247
• La communication et l’organisation coopérative de Barnard est très loin des structures décrites par Crozier. Isolement des strates, etc. La notion de stratégie et de vision se perd dans les organisations bureaucratiques (voir p253). «…donner la priorité aux moyens sur les fins » p261
• La question que je me pose: Une organisation telle peut exister actuellement ? Et ma réponse est non. « Un système d’organisation dont la principale caractéristique est la rigidité ne peut naturellement pas s’adapter facilement au changement et tendra à résister à toute transformation. Et pourtant le changement est permanent au sein des organisations modernes. »p257. Je crois que l’incapabilité d’adaptation au changement et l’application des nouvelles technologies, font que la bureaucratie telle que la décrit Crozier, n’existe plus.